JAYA

Le ministre de la santé, le Pr Issifou Takpara était le vendredi dernier face à la presse. A la salle de conférence de son cabinet, il a fait un point de presse pour présenter ses excuses publiques aussi bien à la presse qu’aux familles des deux personnes décédées la semaine dernière à l’hôpital de Porto-Novo. Il était entouré pour la circonstance du secrétaire général du ministère, du directeur départemental de la santé Ouémé-Plateau et du Directeur du Centre hospitalier départemental de Porto-Novo et de son staff.

La semaine dernière a été celle de démêlées entre le ministère de santé et la presse béninoise. Suite à la publication sur une chaine de télévision de la place de l’incident sanitaire survenu au Centre hospitalier départemental de Porto-Novo où un malade brûlé au troisième degré a été abandonné sans soins, le ministre de la santé, le mercredi dernier, alors qu’il ouvrait un atelier de revue conjointe avec les partenaires au développement, a planté le décor en fustigeant le traitement fait par la presse de ce dossier. Plutôt que de calmer les ardeurs, le ministre a semblé cautionner l’agissement des acteurs de cet hôpital. Quelle mouche a piqué le ministre Takpara d’agir de la sort se sont demandés bon nombre de citoyens ? Pour mettre la balle à terre et corriger le tir, le ministre, trois jours après le décès de ce meunier brûlé au troisième degré, est remonté au créneau pour clarifier ses intentions. Dans un premier temps, il a présenté ses condoléances aux familles du meunier brûlé à 90° et décédé pour faute de soins et du patient qui avait un problème de cœur et qui n’a pas pu survivre avant l’opération dans cet hôpital. Ensuite, il a dit s’excuser en tant qu’autorité pour ce qui s’est passé à Porto-Novo de même que sa réaction du mercredi sur la situation. « Je présente mes excuses si mes propos ont dépassés les limites… », a-t-il martelé. Pour lui, il était très important de respecter l’éthique qui n’admet pas d’exposer de cette façon un malade, à plus forte raison un brûlé à 90°. Il a affiché son profond regret face à la mort de ce patient. Le troisième point de ce point de presse a porté sur le comportement de l’infirmier ayant tenu des propos discourtois à l’équipe d’une chaine de télévision au sein de l’hôpital. Il a fait comprendre que cet infirmier est actuellement muté de son poste par les autorités compétentes en attendant que le conseil d’administration de l’hôpital ne statue sur son cas. Aussi, a-t-il dit instruire l’inspection générale du ministère qui doit elle aussi connaitre du dossier en vue des sanctions à infliger à cet agent de santé. Prenant l’occasion à profit, il a réitéré l’engagement du ministère à se mettre au service de tous les citoyens et sa détermination de faire régner la discipline et le respect du droit du malade et du patient dans tous les centres de santé du pays.

 Norbert Houessou