Atelier régional de réflexion sur l’assurance maladie universelle en Afrique
Les acteurs des mutuelles de santé attendent mieux du Bénin et des pays
Le chant d’Oiseau de Cotonou a abrité dans la soirée du jeudi 08 décembre, une conférence de presse conjointement animée par le coordonateur continental de programme Afrique de Solidarité Mondiale, Uzziel Twagilimana ; la secrétaire nationale de Alliance nationale de la mutualité chrétienne belge Alda Greoli, et Aboubakar Koto-Yérima du Bénin. Cette rencontre d’échange avec les médias fait suite à l’atelier régional de réflexion et de positionnement sur le thème « La place des mutuelles de santé dans les politiques d’assurance maladie universelle » qui s’est déroulé à Grand-Popo du 05 au 08 décembre 2011 et organisé par Solidarité mondiale et l’alliance Nationale des Mutualités Chrétiennes de Belgique.
Le droit à la santé est un principe fondamental universellement reconnu à l’homme et institué par les droits de l’homme et tous les pays du monde. Pour mieux garantir à ses populations ce droit, le Bénin ne cesse de déployer nombre d’efforts dont l’un constitue la mise en place d’un Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU). Lancé depuis 2008, cette initiative en phase de structuration comporte actuellement des insuffisances qu’il est indispensables de corriger. C’est dans cette perspective que se justifie l’organisation au Bénin et ce pour le compte neuf pays africains, de l’atelier de Grand-Popo sur « La place des mutuelles de santé dans les politiques d’assurance maladie universelle ». Etaient conviés pour participer à cette rencontre de réflexion sur les mutuelles de santé en Afrique, les partenaires techniques et financiers œuvrant dans le domaines des mutuelles de santé ; les plateformes nationales des mutuelles de santé du Bénin, du Burkina-Faso, du Burundi, du Cameroun, de la Guinée, du Mali, de la R D Congo, du Sénégal, du Togo, et de la Belgique ; les organisations syndicales du Bénin et les représentants de certains ministères.
A l’issu des quatre jours d’échanges et de discussions où plusieurs préoccupations ont été passées au peigne fin, les organisateurs ont tenu à entretenir les acteurs des médias sur les résultats issus de cette rencontre de Grand-Popo ; c’est ce qui justifie la conférence de presse.
En effet, de la situation des mutuelles de santé, plusieurs constats ont été faits sur le Bénin et les autre pays participants. Ces constats, contenus dans le communiqué final issu de l’atelier et révélés aux médias par Uzziel Twagilimana sont entre autres, la limitation des politiques d’assurance maladie universelle aux acteurs du secteur formel par le biais d’une assurance maladie obligatoire avec un mécanisme de financement clair ; l’absence de mécanisme de financement fiable et stable pour les populations soumises aux assurances maladie volontaires ; absence d’un cadre législatif régissant les assurances maladie universelles dans la plupart des pays africains sauf le Mali ; l’absence d’un mécanisme structurel de financement pour la structuration et la professionnalisation des mutuelles de santé. Au cours de ces assises, les participants n’ont pas occulté les efforts fournis par les pays dans la mise en place des mécanismes d’assurance et des mutuelles de santé.
Afin de permettre aussi bien au Bénin qu’à tous les pays africains de disposer d’une d’assurance maladie universelle fiable, de qualité et adaptée aux besoins et réalités des populations, l’atelier a fait plusieurs recommandations, a fait noter Aboubakar Koto-Yérima. Ainsi, pour ce qui concerne le Bénin, il urge de définir clairement la tutelle des mutuelles de santé. Aussi, la mise en place d’un fonds structurel d’appui au développement des mutuelles et d’une politique cohérente et structurelle de ces mutuelles ; la poursuite du processus de mise en place de cadre législatif pour les mutuelles et l’accompagnement de ceux-ci ; la poursuite de l’amélioration de la qualité de l’offre de soins y compris la régularité et la disponibilité des médicaments et la standardisation et l’harmonisation de la tarification au niveau des formations sanitaires ont été les recommandations formulées à l’endroit des gouvernants. Des recommandations ont été également adressées tant aux mutuelles de santé, aux structures nationales d’appui à ces mutuelles qu’à la communauté internationale. Et concernant cette communauté internationale à travers les partenaires techniques et financiers, il est attendu dorénavant une allocation des ressources financières beaucoup, plus importantes et régulières en tenant compte des réalités et du temps nécessaire ; la reconnaissance des mutuelles de santé comme des acteurs indispensables dans l’élaboration, la mise en place, la cogestion et le suivi évaluation de l’Assurance Maladie Universelle de même que l’appui au renforcement des capacités des acteurs du secteur en vue de la facilitation de l’institutionnalisation des mutuelles, a noté Alda Greoli. L’occasion a permis au directeur de l’agence national pour l’assurance maladie, Dr Moussa Yarou de faire le point sur le projet de mise en place du Ramu au Bénin.
Norbert Houessou
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 120 autres membres