JAYA

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Descente du ministre de la santé au CNHU et HOMEL

CNHU de Cotonou, le centre de tous les problèmes

 

C’est le premier et le seul centre hospitalier de référence dont dispose le pays, avec une ressource humaine qualifiée et des spécialistes de haut acabit ; mais c’est aussi le centre de tous les problèmes. Oui, problèmes, il y en a de toutes les catégories au Cnhu de Cotonou. Bien que spécialiste de la maison, la première descente du nouveau ministre de la santé, le Pr Dorothée Gazard lui a permis de se rendre compte de l’évidence. Avec ses 38 services, le centre assure un budget de fonctionnement de plus de 7 milliards alors que l’Etat n’injecte que 1,4 milliards soit les 18%. Et selon le directeur, le Pr Idrissou Abdoulaye, 90% de cet appui ne sert qu’à nourrir les malades. Au cours de sa visite à travers quelques uns des services, le ministre de la santé, n’a pas caché sa surprise face aux multiples problèmes énumérés. En effet, malgré son autonomie financière, rien n’est reluisant pour le colonel Abdoulaye et son équipe. Entre autres problèmes, l’équipe dirigeante relève la non-adoption, depuis quatre ans, des textes règlementaires de la maison ; des difficultés pour le centre d’entrer en possession de ses dettes alors que l’Etat se retrouve être le grand et le premier débiteur. En tant que structure publique à service social, le Cnhu continue de payer l’eau, l’électricité et les Tva sur les nourritures et l’oxygène ; le fonds d’indigence insuffisant car le Cnhu n’a que 160 millions alors qu’elle fait une dépense de plus de 700 millions ; le plateau technique désuet et la trop grande affluence de malades, et de gardes-malades, ce qui fait que la capacité d’accueil souffre énormément. Elle a pu constater le service de pédiatrie qui se retrouve sans urgence, avec des lits et berceaux déjà usagers ; le service des urgences qui fait face à la sous utilisations des équipements et à la gestion du flux des malades. En effet, ce service est surexploité avec des malades qui par manque de places, reçoivent des soins à même le sol. A cela s’ajoute le grand nombre de gardes malades qui envahissent le service. Les équipements du laboratoire se retrouvent dans un état de vétusté avec l’absence de certains réactifs ; quant à la Clinique universitaire de gynécologie obstétrique (Cugo), il se pose aussi le problème d’affluence. Les problèmes liés aux partenaires sociaux n’ont pas été occultés. Certes, une bonne quantité des dettes aux salariés est honorée mais, l’affaire des primes, risque de tout chambouler dans les jours à venir si rien n’est fait. Aussi, les agents fustigent la pratique de deux poids deux mesures entre les agents du ministère et ceux du Cnhu en ce qui concerne le paiement des primes et autres avantages par l’Etat. De ce fait, pour le directeur, 38 services est trop et il faut déconcentrer. Cette vision est aussi partagée par le ministre qui va même au delà en exigeant le renversement de la pyramide sanitaire telle qu’elle est actuellement. Face à la grande affluence de gardes-malades qui chaque jour prennent d’assaut le centre, le ministre a été clair. L’hôpital n’est pas un marché et il urge de mettre fin à cette pratique en optant pour un malade pour un garde-malade car il faut aussi éviter les risques d’infections nosocomiales. Il faut mettre tous les gardes-malades sous les hangars construits à cet effet. Pour le Pr Dorothée Gazard, il est impératif de renverser revoir la pyramide sanitaire du pays en accordant aussi priorité aux centres sanitaires à la base. C’est la seule alternative pour désengorger le Cnhu et permettre aux populations de bénéficier des bonnes prestations des centres de santé du secteur public. Il est tant que les hôpitaux de zones jouent réellement leurs missions premières. Cnhu ne doit être que le centre de référence où ne sont traités que les cas dépassant les limites et compétences des autres centres. Elle dit compter sur l’appui de ses autres collègues de la faculté de la santé pour mener des réflexions poussées et pratiques sur la déconcentration du Cnhu, la mise en application de l’approche Chu et l’opérationnalisation des hôpitaux de zones du pays. La problématique de l’équipement est pour elle une priorité car il faut redonner la santé à la population. Elle a promis voir aves les autorités préfectorales ce qu’est devenu le milliard des indigents et mettre le dialogue au centre des discussions avec les partenaires sociaux des structures sous sa tutelle. Au cours de la même journée, elle a effectuée une visite inopinée à l’Homel où elle a eu à visiter quelques services. Là aussi, des problèmes de matériels et de réactifs au laboratoire, non reversement à la Cnss des allocations familiales des agents… ont été ressurgi. Dans ses réactions, le ministre a convié tous les acteurs sanitaires à tout faire pour redonner une bonne et meilleure image au système de santé béninois.

 

Norbert Houessou



14/06/2011
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