JAYA

JAYA

Méthodes contraceptives et bien-être

Sidonie Sèssinou et ses consœurs de Ahouansori désormais dans la planification familiale

 

S’il est vrai qu’au Bénin, les actions de sensibilisation en faveur de la planification ont débuté depuis plus de quarante, il est aussi vrai que bon nombre de populations demeurent sous informées ou mal informées sur les avantages de la planification familiale. A Ahouansori, l’un des quartiers composant le 6ème arrondissement de Cotonou, le rêve des femmes de se voir un jour informées et sensibilisées vient d’être réalisé. Avec l’engagement de Mme Hermionne Tossou Ahouandjinou, technicienne supérieure de l’action sociale et chef du centre de promotion sociale de Ahouansori, Mme Sidonie F. Sèssinou, présidente du groupement féminin « Mahouton » de Ahouansori et ses consœurs ont pu être sensibilisées sur la planification familiale et ses avantages aussi pour la femme que pour  l’homme, la famille et toute la communauté. Mariée depuis 20 ans et mère de quatre enfants, cette activiste du développement de la femme au sein de la communauté est une figure emblématique dans le 6ème arrondissement et plus particulièrement dans ce quartier de Ahouansori, l’un des plus déshérités de la ville de Cotonou et une ambassadrice de la cause des femmes analphabètes. Cette séance qui s’est déroulée le vendredi 31 mai 2013 et dirigée par Mme Arlette Toffa, sage-femme d’Etat de profession et responsable de la coordination Abpf pour les départements de l’Atlantique et du Littoral, a été le moment de vérité pour la soixantaine de femmes, la plus part des mères au foyer, venues s’informer sur les avantages des méthodes contraceptives et de la planification en générale.

En effet, c’est suite aux nombreux constats de grossesses rapprochées répétées et autres anomalies au niveau des femmes que le chef du centre de promotion sociale de Ahouansori, Mme Hermionne Tossou Ahouandjinou est convenue de la nécessité de cette séance d’information et de sensibilisation avec la présidente du groupement « Mahouton », Mme Sidonie F. Sèssinou. Une fois la doléance de cette rencontre de sensibilisation portée à son niveau par l’assistante sociale, Mme Sidonie F. Sèssinou n’a pas hésité à accepter. Malgré tous les préjugés que les uns et les autres colportent sur la planification familiales et les méthodes contraceptives, elle s’est engagée à mobiliser toute sa troupe pour écouter ce qu’elle a qualifié de « bonne nouvelle » de la planification familiale. « Parce que nous ne sommes pas aller à l’école, on nous a menti sur beaucoup de chose. Mais moi et toutes les femmes de ‘’Mahouton’’, nous nous sommes engagées à mieux nous informer et bien comprendre afin de mieux nous épanouir et développer notre localité » déclare-t-elle. C’est alors qu’au jour indiqué, on dénombre plus de soixante femmes membres de ce groupement qui ont bravé les intempéries de la pluie pour s’informer. Pendant plus d’une heure qu’a duré la séance, elles ont religieusement écouté Mme Arlette Toffa déjà habituée à ces séances de sensibilisation. Avec minutie, maestria et dans une approche participative, elle a pu expliquer à ces assoiffées de connaissance, ce concept ; évoquer les avantages et les dérives déjà visibles que causent la non adoption des méthodes de planification familiale et sensibiliser sur la nécessité d’en adopter une méthode.

A l’issu de cette toute première séance d’information et de sensibilisation sur la santé de la reproduction et la planification familiale en particulier, on pouvait lire la satisfaction sur tous les visages. Bien avant, au cours des débats, cette satisfaction et l’intérêt pour le sujet étaient déjà palpables. C’est alors avec un visage rayonnant que Mme Sidonie F. Sèssinou, présidente du groupement Mahouton, se prête à nos questions. De par cette rencontre, elle dit avoir réalisé que contrairement à tout ce qu’elle entendait et pensait, la planification familiale permet d’accroître la survie des enfants; de créer un environnement familial apaisé et propice à l’épanouissement de l’enfant. Aussi, cela permet-elle au foyer de disposer de ressources suffisantes pour assurer une bonne scolarité ou un bon apprentissage des enfants.  Pour ce qui est de la mère, la planification fait éviter les grosses nombreuses  et rapprochées de même qu’un nombre élevé d’avortements provoqués. Le risque de décès maternel lié à une complication de grossesse, les douleurs chroniques, stérilité sont  circonscrites. Aussi, une femme qui adopte la planification familiale arrive-t-elle à développer sans entrave une activité économique et contribue aux charges familiales et à  honorer convenablement les obligations conjugales sans souci et sans crainte. Elle bénéficie de la considération et du respect de son mari, de sa famille, de sa belle-famille et de la société.

 Elle sera renchérie par dame Georgette Allagbe, mère de trois enfants pour qui la rencontre a permis d’évacuer beaucoup de préjugés sur la planification. « Avant, j’entendais des gens qui disent que si tu fais la planification, tu vas saigner jusqu’à mourir ou que tu n’auras plus jamais des menstrues ; d’autres disent que tu vas maigrir, etc. mais avec ce que j’ai entendu dire par les spécialistes de la chose, je réalise que tout ce qui se disait était du mensonge ». conformément à la vision de groupement qui œuvre pour le bien-être socio-économique des femmes et familles de Ahouansori, elle dit être dorénavant aguerrie pour faire comprendre aux femmes et aux hommes de sa localité que planification familiale est une très bonne chose dont les avantages de la planification ne se circonscrivent pas seulement à la femme mais se répercutent aussi sur la familiale et le père dans la mesure où elle sécurise le père contre les dépenses fréquentes de santé élevées et les revenus insuffisants. Avec un couple bien planifié, le père de famille devient attentif vis-à-vis de sa famille et arrive à satisfaire les besoins de sa famille. Il est un papa souriant, accueillant et paraissant généreux  qui mange à sa faim et assure les besoins vitaux et qui accomplit les rêves de sa vie (construire une belle maison, acheter une jolie voiture, s’habiller convenablement.

En effet, selon Dr Edgard Cledjo, spécialiste des questions de la planification familiale et directeur exécutif de l’Association béninoise pour la planification de la famille (Abpf), dans une communauté où les familles sont planifiées, c’est tout le monde qui arrive à manger à sa faim car la production alimentaire est suffisante ; c’est peu de maladies sexuellement transmissibles/VIH, d’infécondité et de maladies liées à la reproduction qui sont enregistrées. Tout le monde pourra alors s’instruire et la communauté pourra se disposer d’une main d’œuvre qualifiée. Une famille qui a moins d’enfant a besoin de moins de nourriture, de moins de terre cultivable, et de moins d’eau; ceci réduit la pression sur les ressources naturelles. Une croissance démographique galopante entraine plus de besoin en énergie (pétrole, gaz, charbon, etc.) ce qui accroît la pression sur les ressources naturelles fossiles et la destruction progressive de la couche d’ozone qui protège la terre contre les rayonnements ultraviolets. La planification familiale coûte néanmoins cinq fois moins cher que les technologies vertes classiques visant à réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère, source de changement climatique.

 

 Norbert Houessou



05/06/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 120 autres membres